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Carnet de route

Le sfumato ou la richesse de l’incertain.

Bienvenue sur mon blog. Dans cet espace j’aurai le plaisir de partager avec vous des articles et vidéos qui pourront, je l’espère, vous intéresser mais aussi des lectures ou des réflexions telles que j’aime les consigner dans mon carnet lorsque je suis en voyage.

En ce jour d’automne où la lumière dorée joue avec l’ombre je repense à ce fameux sfumato si mystérieux de Leonard de Vinci. Pour donner cette impression que Leonard décrivait comme “sans ligne ni contour, à la façon de la fumée”, il déposait sur sa peinture une multitude de couches de glacis de l’épaisseur d’un demi-cheveu.

« Une manière de peindre extrêmement moelleuse, qui laisse une certaine incertitude sur la terminaison du contour et sur les détails des formes quand on regarde l'ouvrage de près, mais qui n'occasionne aucune indécision, quand on se place à une juste distance » précisent les spécialistes.

La Vierge à l'Enfant avec sainte Anne, Léonard de Vinci, 1503-1519

Alors dans notre monde d’aujourd’hui où tout va si vite, où nous sommes souvent l’architecte de passions qui dévorent notre espace temps (passions faites justement pour cela ;), sans laisser la place au vide ni à l’à-peu-près, aux ciels de traîne, à l’écume du sillage des bateaux lorsqu’elle s’évase vers le large, nous avons du mal à épouser la richesse de l’incertain qui nous fait peur.

Pourtant même Léonard de Vinci préconisait d’embrasser l’incertitude. Curiosità, dimostrazione, sensazione, sfumato, arte/scienza, corporalità, connessione.

Pour être curieux de tout comme un enfant, disait-il. Pour expérimenter plutôt que simplement croire. Pour raffiner continuellement ses cinq sens, préserver l’équilibre entre la logique et l’imagination, cultiver l’élégance du corps, une conscience claire et permanente des sensations corporelles, ne faut-il pas donner toute sa place au Sfumato ? Embrasser le paradoxe et l’indéfini. Accueillir l’ambiguïté. Le chemin qui nous a fait quitter notre refuge.

Comme écrivait François Roustang, philosophe, psychanalyste, hypnothérapeute (à la fin de son livre « La fin de la plainte ») dans son petit guide du changement :

Règle numéro 1 : le changement de la relation à soi, aux autres et à l’environnement est en proportion inverse de la volonté de changement.

Démonstration : le changement est un mouvement qui va d’un état à un autre. Il est donc impossible d’accéder au second si l’on n’est pas d’abord passé par le premier. Mais cette opération ne va pas de soi, car il n’est pas naturel à l’être humain d’être pleinement là où il est. Donc pour commencer à changer, il lui faudra d’abord s’assurer qu’il a investi le point de départ. Il ne doit donc pas se soucier de changer…

En ce jour d’automne qui glisse déjà vers le soir, je m’aperçois que j’aime aussi ressentir mon sfumato, j’aime prendre ma place, tout simplement en chemin.

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